Réforme de la Fonction publique territoriale Quel avenir pour nous ?

Chacun d’entre nous s’est engagé dans la fonction publique pour des raisons propres, mais un élément moteur nous réunis tous, être au service de la population, être les garants d’une égalité de traitement sur notre territoire.

Alors il devient difficile de se projeter tant les attaques à notre encontre sont nombreuses et pire, infondées !!!

Cela fait longtemps que nous connaissons le système, nous, fonctionnaires, sommes les privilégiés de la société.

D’ailleurs à entendre « les gens d’en haut », nous sommes une des principales causes des malheurs de notre chère République.

Ainsi nous sommes la forêt qui cache la clairière détenue par nos politiques qui espèrent pouvoir continuer à profiter et mépriser en toute impunité.

Mais voila, les gens s’informent, deviennent curieux et osent poser des questions.

Dés lors on se rend compte que les fonctionnaires sont un équilibre nécessaire à toute démocratie, car nous sommes présents sur nos territoires et répondons aux demandes du public.

Du moins jusqu’à présent , car la volonté de notre cher gouvernement est d’affaiblir cette force qui est la notre, il faut nous enlever notre liberté de parole, notre fonction d’agent d’émancipation, de régulateur des inégalités.

Créer ces dysfonctionnement, c’est créer de l’insécurité et de la soumission.

A l’occasion d’une tribune dans le Monde, Anicet Le Pors (Ancien ministre de la fonction publique et des réformes administratives de 1981à 1984,conseiller d’Etat honoraire) a dit ceci  « Le projet de loi sur la fonction publique tourne le dos à la conception française républicaine »

Voici les principales mesures qui se profilent pour nous :

– un recrutement massif de contractuels, ce qui amènerait inévitablement une précarisation des agents sous contrats et des services. Ce qui conduira à la création d’ une masse salariale malléable et docile.

– des plans de départs volontaires de fonctionnaires. Avec cette question en toile de fond, par qui seront ils remplacés ? Des contractuels ?

– la réduction des compétences des organismes de concertation : disparition des CAP laissant l’administration seule arbitre sur les avancements et promotions, sans regard des représentants du personnel. Avec ce pouvoir décisionnel concentré en une seule entité, nous vous laissons imaginer les dérives ( compétition entre agents, conflits). A cela s’ajoute l’ unification des CHSCT et CT, avec des compétences restreintes : là encore libre court à l’autorité de se déjouer des conditions de sécurité et d’hygiène de ses services et des agents.

– la rémunération dite « au mérite ». Ainsi, avec des instances affaiblies voire inexistantes, des agents soumis du fait de leurs contrats, nous arrivons à la mesure la plus symbolique de la privatisation de notre service publique.
Il n’y aura plus aucune concertation, juste des décisions arbitraires qui ne vont que créer des injustices et des inégalités.

Pour conclure, je reprendrai les propos de notre Premier ministre, Edouard Philippe, lors d’une interview sur une radio nationale en Mars dernier. Il explique qu’il faut absolument stabiliser les emplois dans le privé et contraindre les employeurs à recruter de façon pérenne, pour éviter la précarisation des emplois contractuels, car cela est inadmissible.
Suite à ces propos, que dire de plus, sauf à comprendre que notre sort est scellé par un gouvernement qui souhaite sacrifier sa fonction publique pour pouvoir asseoir sa domination.

Alors que pouvons nous faire ?
Nous battre pour défendre nos droits et les valeurs de la fonction Publique.
Refuser de devenir de simples servants.
Agir pour garantir l’égalité et l’équité de traitement pour nos concitoyens et pour nous en tant qu’agents du service Public.
Ne pas se résigner, car l’injustice fini toujours par perdre, peu importe le temps.

Terminons avec une citation comme à notre habitude
«  il faut rebâtir complètement une société humaine ou la compétition sera finalement éliminée.
Je n’ai pas à être plus fort que l’autre, j’ai à être plus fort que moi grâce à l’autre »

Albert Jacquard